Quels logements pour les Français en 2022 ? Selon les derniers chiffres publiés par l’INSEE, le nombre de logements à disposition des Français continue de croître de façon régulière, avec 12,9 millions de logements supplémentaires dans le pays en 40 ans. Et pourtant : la crise du logement reste pressante, et le nombre de logements vacants continue de progresser. Explications.
En 2022, comme depuis ces dernières décennies, le nombre de résidences principales à disposition des Français a fortement augmenté. La hausse est de 53% en 40 ans : on pourrait ainsi croire que les Français disposent de plus en plus de choix pour leur logement. Pourtant, cette perception est à nuancer très fortement : la hausse de la démographie (+21% en 40 ans) et, surtout, les profonds bouleversements de la famille (mise en couple plus tardives et plus rares, vieillissement de la population, augmentation des divorces…) réduisent la taille des ménages, et rendent donc le besoin en résidences principales plus important.
Cela pourrait paraître paradoxal, mais dans le même temps, les logements vacants ne cessent d’être plus nombreux dans le pays. En moyenne, ceux-ci augmentent de 2,7% par an depuis 2007. Une croissance plus rapide que celle de l’ensemble du parc immobilier : cela signifie donc, à terme, une baisse relative du nombre de logements occupés. Cette progression inexorable de la part de logements vacants s’explique par l’inadéquation d’une partie du parc immobilier à la demande. Nombre de logements ne correspondent plus, en effet, aux besoins en termes d’espace ou de localisation et ne trouvent donc plus preneur. D’autres sont en trop mauvais état pour être loués. Certains, par exemple, restent inoccupés car leurs propriétaires ont été placés en maison de retraite.
La forte proportion de logements inoccupés devrait par ailleurs continuer d’augmenter à la suite des récentes lois sur la rénovation énergétique. En effet, sur les 4,8 millions de logements considérés comme des “passoires thermiques”, 2 millions sont actuellement en location. Nombre d’entre eux seront progressivement interdits à la location (interdiction de louer les logements de classe G à partir de 2025, F en 2028 et E en 2035) et perdront, de fait, leur locataire : les propriétaires de ces logements pourraient être nombreux à ne pas pouvoir engager les travaux de rénovation.
« Les logements individuels restent plus nombreux en France que les logements collectifs : on compte 55% de pavillons ou maisons individuelles contre 45% d’habitat collectif. »
En parallèle, le nombre de résidences secondaires et de logements occasionnels augmente plus vite que l’ensemble du parc immobilier. Cela signifie donc que les propriétaires de biens continuent d’investir dans l’immobilier pour leur propre usage plutôt qu’à un usage de location à un tiers.
Les Français préfèrent-ils les pavillons aux appartements ? En 2022, les logements individuels restent plus nombreux en France que les logements collectifs : on compte 55% de pavillons ou maisons individuelles contre 45% d’habitat collectif. Mais cet avantage tend à se réduire : si l’on en croit les derniers chiffres, la croissance du nombre de logements collectifs croît de façon plus importante que celle des logements individuels depuis une dizaine d’années. L’objectif de Zéro Artificialisation Nette de sols (dite loi ZAN) devrait renforcer cette tendance.
