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Qualité de vie : la bonne note de la région Sud !

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Les derniers chiffres de l'INSEE confirment le rattrapage de la région Sud en matière de qualité de vie. Quelles tendances se cachent derrière cette dynamique ?


La région, qui attire avec son ensoleillement et ses paysages, bénéficie de conditions de vie favorables en matière de santé, d’accès aux services. Elle peut néanmoins faire mieux en matière d’accès au logement, d’insertion professionnelle et de problématiques environnementales.



L’INSEE confirme une tendance positive

Malgré une moindre hausse des revenus nets imposables en dix ans par rapport à la France Métropolitaine, la qualité de vie en PACA continue de suivre une tendance à la hausse depuis 2020 et se rapproche de la moyenne nationale avec une note de 7,2 contre 7,3 au niveau national.

Pour mieux comprendre ce qui se cache derrière cette dynamique, l’enquête nationale Statistiques sur les Ressources et les Conditions de Vie de l’Insee distingue six profils infra régionaux selon différents indicateurs mesurant le niveau de satisfaction perçue en fonction du contexte socio-économique et environnemental du lieu de résidence. Se démarquent ainsi des zones denses sous pression urbaine avec un bon accès aux services, des intercommunalités périurbaines aisées mais éloignées des lieux de travail, d’autres moins aisées mais avec un accès plus facile au logement, et enfin

des territoires de montagne aux nombreux atouts mais éloignés des services. Il est ainsi possible de construire un portrait-robot de la région à travers une typologie de territoires qui met en avant richesses et disparités. Voici les six profils types à comprendre et surveiller.




À la rencontre des grandes villes du littoral

Les deux métropoles d’Aix-Marseille-Provence et de Nice Côte d’Azur se caractérisent par de fortes inégalités, compensées en partie par le cadre de vie côtier remarquable. La forte urbanisation, permettant l’accès à une large gamme d’équipements et de services, ne permet pas en revanche de contrer les effets de la densité élevée de population. Difficultés d’accès au logement, vie quotidienne des familles peu facilitée, sous capacité d’accueil des jeunes enfants, congestion routière et insécurité atténuent la qualité de vie dans les grandes villes du littoral qui doivent aussi faire face aux problématiques environnementales liées à la pollution de l’air, à l’artificialisation des sols et à la proximité de zones naturelles protégées vis-à-vis des nuisances et de risques industriels.



Pressions sur les villes moyennes du littoral azuréen

Avec une qualité de vie indéniable attirant les touristes et les retraités aisés, ces 6 intercommunalités du littoral azuréen (Toulon, Saint-Tropez, Estérel, Cannes, Sofia Antipolis, Riviera Française) affichent un taux de mortalité plus faible que la moyenne. Conséquence de cette attractivité, la pression foncière est forte dans ces villes où le coût de l’immobilier est relativement élevé avec une moyenne de 3 750 euros par m², auquel s’ajoutent des risques naturels qui compliquent l’aménagement d’un espace déjà contraint. Pour les travailleurs locaux, l’accès au logement est difficile.



L’attrait des intercommunalités périurbaines aisées

C’est en périphérie des métropoles, dans 12 intercommunalités aisées, que les conditions de vie sont les plus favorables : l’attractivité démographique est la plus forte depuis plus de 30 ans dans le Sud Saint Baume, la Provence Verte, la Vallée du Gapeau, la Porte des Maures, le Pays de Faience, le Pays de Grasse, le Pays des Paillons, le Sud-Lubéron, la Vallée des Baux-Alpilles, la Terre de Provence, le Pays des Sorgues et des Monts-de-Vaucluse et Aygues-Ouvèze en Provence. Le niveau de vie y est également plus élevé qu’ailleurs avec des revenus mensuels médians de 1 890 euros.

Dans ces espaces périurbains, marqués eux aussi par les enjeux climatiques et la pollution de l’air, les logements – souvent des maisons – sont plus récents et spacieux que dans le reste de la région et l’insécurité y est moindre. A contrario, les déplacements représentent la contrainte majeure : les trajets domicile-travail sont plus longs et s’effectuent plus souvent en voiture qu’en moyenne régionale. Les services, plus éloignés, rendent l’accès aux soins et l’insertion des jeunes moins aisés, bien que 81 % des jeunes de 25 à 54 ans ont un emploi.



Les intercommunalités du centre en suspens

Avec de nombreux espaces naturels protégés (parcs naturels du Verdon, du Luberon, des Baronnies), et une biodiversité remarquable, ces 14 intercommunalités situées au centre de la région, incluant une partie de la vallée du Rhône et des Alpes d’Azur offrent un cadre de vie préservé avec une faible densité de population (4 % pour 29 % de la superficie).

Si le niveau de vie médian mensuel y est moins élevé qu’au niveau régional, l’accès au logement y est plus facile du fait de prix immobiliers deux fois inférieurs. Mais c’est sans compter que l’habitat y est souvent ancien, et donc potentiellement énergivore et difficile à rénover. Sur ces territoires, l’éloignement liée à la ruralité rend l’accès aux  services, à la culture et l’insertion professionnelle des jeunes plus difficiles. Concernant l’accès aux soins pour cette population plus âgée et en relatif moins bon état de santé, un tiers des habitants n’ont pas de médecin généraliste sur leur commune.



Le sort des intercommunalités moins aisées

Ces 12 intercommunalités, qui comprennent notamment les communautés d’agglomération du Grand Avignon et d’Arles Crau Camargue Montagnette, la Dracénie, le Cœur du Var et une partie du Ventoux, sont marquées par de profondes difficultés sociales et économiques. Malgré un bon accès aux services, le contexte économique y est le moins favorable de la région : marché du travail dégradé, ampleur du chômage de longue durée, emplois plus rares, très faible taux d’insertion des jeunes peu diplômés. Le taux de pauvreté y est très élevé. Les femmes, pour qui la garde d’enfants n’est pas facilitée, sont particulièrement pénalisées.

Dans ces territoires, la pollution atmosphérique élevée et les chaleurs estivales prégnantes, avec de nombreuses nuits tropicales et des journées dépassant 35 degrés, rendent la qualité de vie moins bonne que dans le reste de la région.



Le renouvellement des territoires de montagne

Les 8 intercommunalités alpines (3 % de la population régionale sur 18 % de sa superficie concernant les Ecrins, le Champsaur-Valgaudémar, le Devoluy, Gap, le Guillestrois, le Briançonnais, la vallée de l’Ubaye et Serre-Ponçon) se distinguent par de nombreux atouts. Grâce au tourisme saisonnier et une offre appropriée pour la garde des jeunes enfants, l’emploi est favorable, notamment pour les jeunes et les femmes. Mais la surqualification est plus fréquente : l’emploi, plus précaire et saisonnier, est moins rémunérateur qu’au niveau régional. Dans ce cadre vie agréable, à faible pollution atmosphérique et où la nature est préservée, la population, plus âgée qu’au niveau régional, est en meilleur état de santé du fait d’une offre de soins en médecins généralistes élevée.

Si les prix des terrains sont les plus faibles de la région, rendant le logement abordable, le relief marqué pose cependant des problèmes d’accessibilité aux services, comme c’est le cas des intercommunalités de Champsaur Valgaudemar et celle du Guillestrois et du Queyras. À la fois très dépendantes du tourisme hivernal et soumises aux plus fortes hausses des températures, la diversification des activités est devenue une nécessité pour préparer l’avenir économique et préserver l’emploi dans ces territoires.

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